Karin Bachmann
Suisse | 2012 | 9 min
Première mondiale
Langue : italien
Sous-titre : français

San Basilio, situé à la périphérie de Rome, abrite toutes sortes d’exclus. Ici, la violence et la méfiance cimentent cette communauté où vivent Gianfranco et Giò, des Tziganes Sinti. Ils ont ouvert la porte de leur baraque à la réalisatrice qui filme l'ennui, la vie quotidienne, un office religieux, et saisit les délicates attentions qui font de ce couple des miraculés au sein de cet environnement hostile.

San Basilio, un quartier périphérique de Rome, abrite des exclus dont les liens sociaux se résument à la violence et à la méfiance. A peine l'un des protagonistes de O Signore Stracciarolo les signale, lançant à plusieurs reprises un énigmatique « Quel monde de fous ! » comme une adresse à soi que la caméra donne néanmoins en partage. Karin Bachmann s'est invitée chez Gianfranco et Giò pour saisir l'ennui de la vie quotidienne. La croyance aussi. Filmé dans son cadre intime – que le montage nous révélera peu à peu –, ce couple de Tziganes Sinti braque son regard vers l'extérieur, vers la source de la lumière, qu'ils trouvent le temps de l'office religieux dominical, même si ce rituel n'est qu'imprécations et pleurs. Drôle de croyance qui pousse sur le désespoir qu'elle entretient...Mais ce n'est pas vraiment leur problème. Gianfranco et Giò en ont-ils vraiment? Le film nous laisse sur cette indécision qui se renforce à mesure que le plan s'élargit pour montrer la sérénité mélancolique de ce couple installé dans une cahute en préfabriqué. Une baraque de chantier où la vie s'écoule comme dans un havre de paix pour miraculés.

Emmanuel Chicon