Héros sans visage

Belgique | 2012 | 60 min
Première mondiale
Langues : anglais, français
Sous-titres : anglais, français

A Bruxelles, des migrants entament une grève de la faim pour obtenir des papiers : un homme en meurt. Dans un camp tunisien à la frontière libyenne, des réfugiés racontent l'horreur de leur périple du Sahara vers le Nord. A Liège, un homme évoque sa traversée de la mer Méditerranée sur une chambre à air. En trois temps, Mary Jimenez filme cette « guerre pour survivre », inéluctable et sans fin.

Héros sans visage documente la « guerre » menée par les migrants pour survivre. Au cours d'une grève de la faim entamée par des sans-papiers à Bruxelles, Mary Jimenez photographie, accumule les traces de cette lutte, finalement victorieuse, sauf pour l'un d'eux, qui y a laissé tout ce qui lui restait : sa peau. A la recherche de cet homme sans image, la réalisatrice se rend en Tunisie, dans un deuxième temps, au camp de Choucha, qui accueille les réfugiés de la guerre civile libyenne. Ils racontent l'horreur de leur odyssée à travers le désert : « à la place de l'absent, tous les autres », la multitude, ombres striant le sable, porteuses d'un récit polyphonique sur « la vie nue », celle qui est comme le point aveugle de notre monde dit « commun ». A cette narration plurielle succède celle d'un migrant qui a réussi à passer de l'autre côté de la rive...pour se voir refuser l'asile. Dans un centre de la Croix-Rouge belge, ce « sans-visage » et « sans-nom » revit en mots « sa » traversée de la Méditerranée sur une chambre à air, tel le chantre fantomatique de tous les damnés de la terre qui hantent nos consciences repues.

Emmanuel Chicon

Compétition Internationale Moyens Métrages

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