Lucie Dèche, Karim Loualiche & Tarek Sami
Algérie, France | 2013 | 103 min
Langues : berbère, arabe, français
Sous-titres : anglais, français
Dix ans après en être parti, Karim Loualiche, physicien, poète et musicien, revient sur sa terre natale kabyle et erre dans les paysages de l'Algérie contemporaine. Entre documentaire et fiction, ce voyage filmique évoque le lien introuvable à la terre quittée, transformée en une entité méconnaissable qu'il faut réapprendre à lire, dans l'ivresse des retrouvailles et l'amertume du temps passé.
C'est un « aller, pas simple », vers la terre natale d'un homme dont l'identité est en chantier, d'un physicien, poète et musicien, qui « emmerde l'ailleurs et l'ici » : Karim Loualiche chemine, sac au dos et caméra portée comme un viatique, des montagnes verdoyantes de la Kabylie aux déserts rocailleux de Tamanrasset et de la ville rouge de Timimoun, sans oublier Alger et Constantine... avec cette question adressée à ses semblables : où vaut-il mieux vivre ? Dans un pays qu'on dit « avoir atteint les cieux », la France, où Karim a vécu dix ans en exil, ou au milieu des siens et de ce Chantier A qu'est l'Algérie contemporaine qui se remet doucement des meurtrissures de la guerre civile dont les stigmates sont encore visibles, au moins dans la parole de ceux qui l'ont éprouvée dans leur chair ? Entre documentaire et fiction, Tarek Sami et Lucie Dèche tissent à titre posthume, avec leur compagnon de route, une puissante évocation du lien à la terre quittée, transformée en une entité méconnaissable qu'il faut réapprendre à lire, avec l'ivresse et la sensorialité des retrouvailles et l'amertume du temps (dé)passé, quand l'horloge intime se met à bégayer.
Emmanuel Chicon