Thomas Harlan
Portugal, Suisse, Italie | 1978 | 84 min
Langues : français, portugais

En 1975, au lendemain de la chute de la dictature au Portugal, les travailleurs agricoles de la propriété de Torre Bela, votent l’expropriation et la création d’une coopérative. Le mouvement bénéficie du soutien d’un régiment de l’armée qui s’engage aux côtés des masses paysannes contre l’exploitation capitaliste… Cent jours d’utopie. Un film hallucinatoire, allant de la prise de parole à la prise du pouvoir.

En 1975, au lendemain de la chute de la dictature au Portugal, les travailleurs agricoles d’une grande propriété, Torre Bela, votent l’expropriation et la création d’une coopérative. L’objectif est de réorienter l’exploitation vers les cultures vivrières délaissées par le seigneur du domaine, le duc de Lafoes, au profit de la sylviculture plus rentable. En avance sur les directives de la politique agricole gouvernementale, le mouvement bénéficie du soutien d’un régiment de l’armée qui s’engage aux côtés des masses paysannes contre l’exploitation capitaliste… Les cent jours qu’a duré cette utopie sont contenus par la force du montage : deux plans balisent la spirale centripète du film. Le long travelling en hélicoptère, interminable, allant de l’entrée du domaine jusqu’au centre de la toile, la maison du maître, et le dernier plan, où les ouvriers vainqueurs règlent les horaires de la coopérative derrière deux fenêtres du palais, dans la nuit. Entre ces deux pôles de l’électrode révolutionnaire, c’est l’arc et l’éclair d’un film hallucinatoire, qui va de la prise de parole à la prise du pouvoir.

Laurent Roth