États-Unis | 2011 | 72 min
Langue : anglais
Aimer l’autre follement, au point de renier son identité génétique pour ne faire plus qu’un avec lui : tel est le projet de deux amants, Genesis P-Orridge, pape de la musique industrielle, et Jacqueline Breyer, alias Lady Jaye, performeuse new-yorkaise extrême. A mi-chemin entre documentaire et ‘biopic’ underground, le film de Marie Losier est l’histoire de ce passage à l’acte : projet artistique et passionnel qu’ils nomment « pandrogynie ». Genesis commente les images de son mariage en robe blanche : « Au lieu d’avoir des enfants, on s’est dit qu’on pouvait se transformer en une nouvelle personne ». Trois ans plus tard, pour la Saint-Valentin, ils décident de se faire poser des implants mammaires, puis de nombreuses opérations de chirurgie esthétique suivent, chaque opération valant comme coupure, ‘cut-up’, l’existence n’étant plus que ‘l’editing’ de l’individu... Le film accomplit ce parcours du rêve de liberté jusqu’à la marchandisation du corps, lorsque l’autre n’existe plus en tant que tel. Lady Jaye meurt à la fin du film, on ne voit ni ne sent rien : c’est juste une image qui disparaît…
Laurent Roth