Jean-Stéphane Bron
Suisse | 2022 | 90 min
Langues : français, italien, espagnol
Sous-titres : français, anglais
« Faire un film de 3 heures sur 165 mètres de rue » – celle où il réside, tel est le nouveau pari de Jean-Stéphane Bron. Tournée sur deux années pendant la pandémie, cette mini-série documentaire met en scène une savoureuse galerie de personnages, que le cinéaste a trouvés en bas de chez lui et qu'il fait monter malicieusement sur les planches d'un théâtre humain universel.
« La rue de l'Ale, c'est comme la télé de mon salon. Avec un écran à 180 degrés ». Antonio-José Abileira est le concierge d'un immeuble de ce boyau commerçant et animé du centre de Lausanne. Jean-Stéphane Bron l'a filmé pendant un an, comme d'autres, rencontrés juste en bas de chez lui. Animé « par une sorte de mouvement intérieur », après avoir beaucoup voyagé pour son précédent film, le cinéaste se passionne pour les histoires qui surgissent au coin de « [sa] rue de l'Ale ». Il compose une savoureuse galerie de portraits sous la forme d'une mini-série documentaire (4 x 45 minutes) au ton empreint de légèreté et qui en respecte les codes narratifs. D'un épisode à l'autre, nous suivons avec gourmandise les péripéties des Barbaro, bouchers de père en fils; de Gilles, maraîcher bio aux prises avec les effets du changement climatique; sans oublier Maricica, une femme Rom vivant dans un foyer. Comme tou·te·s bon·ne·s héro·ïne·s – de fiction mais pas que –, ils·elles veulent réaliser des rêves à leur mesure, mais leur chemin est semé d'embûches. De rebondissements en intrigues secondaires, Bron nous guide avec malice dans son rafraîchissant circuit court cinématographique.
Emmanuel Chicon