Jean-Stéphane Bron
Suisse | 1995 | 21 min
Langue : français
Hiver 1993. Un veuf inconsolable de la mort de sa femme, un Vietnamien qui a quitté son pays avec les 'boat people'... Certain·e·s ont grandi ici, d'autres sont venu·e·s d'ailleurs. Dissemblables, ils·elles partagent un lieu de vie, le "12, chemin des Bruyères", et une humanité commune devant la caméra empathique de leur voisin : Jean-Stéphane Bron, cinéaste en devenir.
Une trompette improvise un genre de blues. Le haut-parleur de de la gare, toute proche, égrène, en hors champ, les départs et les arrivées. Le son désigne l'ailleurs, l'image s'attarde, ici : un bâtiment de trois étages un peu austère, dont les murs pastels tranchent à peine sur la grisaille environnante. Au 12, chemin des Bruyères cohabite un microcosme bigarré. Camille, veuf inconsolable de la mort de sa femme; des retraité·e·s; une institutrice malheureuse en amour; Dinh Phuc, qui a quitté son pays avec les « boat people » ; ou encore un couple formé par une chanteuse afro-américaine et un musicien tout ce qu'il y a de plus vaudois… Ils·elles se confient la plupart du temps en voix off à la caméra de leur voisin de palier, qui n'est autre que Jean-Stéphane Bron. Leurs mots, simples, disent le temps qui est passé, les désenchantements, les espoirs. Ce qui les a amené·e·s là, alors qu'ils·elles auraient pu prendre un autre train. Pour son film de diplôme de l'ECAL, le cinéaste en devenir se met à l'écoute de ses (dis)semblables, cherchant leur lumière intérieure sous le ciel bas de l'hiver 1993.
Emmanuel Chicon