Cleveland Versus Wall Street
Jean-Stéphane Bron
Suisse, France | 2010 | 94 min
Langue : anglais
Sous-titre : français
En 2008, des avocats de Cleveland poursuivent les banques de Wall Street qu'ils estiment responsables des saisies immobilières qui ont jeté près de 100 000 personnes dans la rue. Le procès n'a finalement pas lieu. Mais Jean-Stéphane Bron l'organise au sein d'un espace de cinéma et y transpose un genre fictionnel codifié pour mieux « venger » une réalité nulle et non avenue.
Âge légal 7 ans, âge suggéré 14 ans
En 2008 éclate la crise des subprimes qui va plonger le monde dans une profonde récession. Josh Cohen et ses associés, avocats de la ville de Cleveland, qui a vu 20 000 familles surendettées se faire expulser de leur maison, veulent attaquer en justice 21 banques de Wall Street, qu'ils estiment responsables de ces saisies immobilières dévastatrices. Flairant la possibilité d'un film, Jean-Stéphane Bron est aux aguets, mais comprend vite que la plainte n'aboutira pas. Qu'à cela ne tienne, il contacte tous les protagonistes pour leur proposer d'organiser, dans le Palais de justice de la ville, « un procès de cinéma ». Tourné presque dans la continuité à deux caméras, Cleveland contre Wall Street repose sur une dramaturgie classique qui, d'Otto Preminger à Erin Brockovich en passant par Sidney Lumet, a fait ses preuves dans le cinéma de fiction. En plus d'être un formidable « film de genre », si l'on ose dire, le quatrième « documentaire » du cinéaste constitue, aussi, un puissant – et toujours actuel – analyseur de la société américaine, idéologiquement fracturée autour des notions de liberté et de responsabilité individuelles.
Emmanuel Chicon
