No Place for You in Our Town

Sans préjugés et en donnant la parole aux personnages, Nikolay Stefanov nous conduit à Pernik. Autrefois centre minier florissant de Bulgarie, il abrite aujourd'hui l'équipe de football du FC Minyor, qui évolue en deuxième division de la Ligue nationale. Le film suit trois hooligans. Tsetso travaille dans une usine locale et adore pêcher; il est le père dévoué du petit Tony, skinhead, néonazi et hooligan. Mimeto, la seule femme du groupe, est chargée de coordonner la violence. Avant chaque match, elle établit les règles, ce qui peut ou non être fait selon le déploiement de la police et les forces de l'équipe adverse. Personne ne remet en cause son autorité en la matière. Il existe une sorte de violence contrôlée, avec une part de mise en scène, soumise à des règles que tout le monde accepte, y compris Dado, le chef de gang. Sans aucun doute, le principal attrait du film réside dans la complexité indéchiffrable de Tsetso. Combien de vies convergent au sein de cet homme? Stefanov semble placer cette question au premier plan et, grâce à un niveau d'accès impressionnant, le film offre quelques réponses possibles. Assez sensible pour être un père dévoué, un fils responsable et une personne réfléchie, il est pourtant capable de se transformer en monstre un jour par semaine: en un individu, comme il le souligne lui-même avec une certaine amertume, qui réfléchit après avoir agi.

Violeta Bava