Los Bilbao
Pedro Speroni
Argentine | 2023 | 73 min
Première mondiale
Langue : espagnol
Sous-titres : anglais, français
Le cadre colle aux épaules trapues d'un trentenaire, le long des couloirs qui l'amènent à la sortie d'une prison de Buenos Aires, où il vient de purger une peine de cinq ans. C'est l'un des protagonistes de Rancho (2021), le précédent long-métrage de Pedro Speroni, qui a décidé de filmer la forme que prendrait la liberté retrouvée d'Iván Bilbao à Chascomùs, sa ville natale. Il reprend, là, une existence désormais « rangée », avec Yamila, sa compagne, enceinte, et Luz, la fille de cette dernière qu'il considère comme la sienne. Mais ce retour s'avère chaotique. Entre un business de prêteur sur gage – à de plus précaires que lui –, les disputes parfois violentes avec ses proches, les moments de défonce et la reprise de la boxe, Iván semble se cogner à la normalité de la vie civile, en être le prisonnier involontaire. Il s'efforce de faire l'ange et fait la bête, caresse d'une main quand l'autre voudrait frapper. Speroni ne juge pas, tenant sa caméra à équidistance pour observer les Bilbao en plans séquences fixes. Il est le témoin impartial - et emphatique - des tempêtes, mais aussi des éclats de tendresse qui parfois, illuminent l'âpreté de leur condition sociale.
Emmanuel Chicon
Rancho, 2021
Pilgrimage, 2014