Our Quiet Place
Elitza Gueorguieva
France, Bulgarie | 2021 | 68 min
Première mondiale
Langues : français, biélorusse, anglais
Sous-titres : anglais, français
Elitza Gueorguieva filme la fabrication du roman que son alter-ego biélorusse Aliona initie sur son père, aventurier maritime, physicien et rêveur, disparu au large d’une côte turque en 1995. En accompagnant ce processus de deuil et d’émancipation par l’écriture, la cinéaste bulgare invente son propre langage visuel qui amplifie la tension entre rêve et réalité, poésie et mémoire.
Aliona Gloukhova est arrivée en France « avec deux cents mots », qu’elle veut utiliser pour écrire un roman sur la disparition de son père, physicien, aventurier maritime, qui « s’est transformé en dauphin » pour échapper à la dictature communiste biélorusse, au large d’une côte turque, un jour d’octobre 1995 après le naufrage de son bateau. Elitza Gueorguieva, cinéaste d’origine bulgare, l’accompagne avec sa caméra au cours de ce processus de deuil en forme d’enquête sur un homme « ni mort, ni vivant », qui hante les limbes de sa mémoire et qu’elle cherche à rencontrer une dernière fois à travers une autre langue, un espace littéraire déterritorialisé. Avec une délicatesse complice, le film invente son propre écrin pour accueillir « les souvenirs rêvés » fragmentaires qu’Aliona rassemble au fil de ses pérégrinations entre Minsk, Barcelone, Paris, Arromanches et la Turquie. Il construit un dialogue à deux voix, interrogeant une commune expérience de déracinement qui est aussi la promesse d’une d’émancipation par l’acte créateur : « plus on s’éloigne de [son] pays, plus on s’en rapproche par la fiction ».
Emmanuel Chicon
Forum 2021
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