Pierre Schoendoerffer, La Peine des hommes
Laurent Roth
France | 2018 | 58 min
Première mondiale
Langue : français
Sous-titre : anglais
Dans Les Yeux brûlés, tourné en 1986, Laurent Roth révélait l'aventure humaine de six anciens reporters de guerre conversant avec l'actrice Mireille Perrier, venue « récupérer » à l'aéroport de Roissy la cantine militaire de Jean Péraud, photographe disparu dans le bourbier indochinois et frère d'armes de Pierre Schoendoerffer, qui a filmé ce lieu où « les femmes ont donné les noms des collines sur lesquelles des soldats ont versé leur sang ». L'agonie de Diên Biên Phu, poursuit Roth dans Pierre Schoendoerffer, la peine des hommes, « fut un long chapelet de noms féminins ». L'on ne sait si, inconsciemment, le cinéaste questionné par Perrier, avait cela en tête, en s'adressant à elle avec distance, voire une hostilité à peine voilée. Dans ce qu'il nomme un « document », Roth remet en scène l'intégralité des rushs sonores enregistrés avec le réalisateur de la 317e Section avec des images travaillées au ralenti – quand elles étaient manquantes – et synchrones. Et l'objet qui en surgit tient d'une stase – au sens physiologique – qui vient questionner l'art viril de la guerre comme sa part d'ombre, incommunicable.
Emmanuel Chicon