Alain Tanner
Italie | 1994 | 64 min
Langues : italien, français
Sous-titres : français, anglais
« Il y a un temps de la mer, il y a un temps de la Méditerranée; il y a certainement quelque chose de sacré dans ce temps-là. » De retour à Gênes qu'il avait découverte en 1947, Alain Tanner filme ses camarades dockers d’après-guerre, toujours ancrés dans l'autogestion qu'ils ont inventée. Une réflexion profonde et personnelle sur le monde du travail.
En 1947, passionné par le néoréalisme italien et rêvant de s'embarquer sur un cargo, Alain Tanner découvre Gênes à dix-sept ans. Il y retourne en 1952 pour travailler dans une compagnie de navigation. Premier contact avec le monde du travail et celui de ces « hommes du port », qui marquent profondément le futur cinéaste. 40 ans plus tard, alors que le berlusconisme s'impose, il revient pour plonger dans sa mémoire du grand port, « en scruter le présent et tenter d'en deviner l'avenir », posant sa voix, poétique et précise, sur des travellings qui contemplent ce qui reste d'une activité portuaire standardisée par l'arrivée des containers et malmenée par la privatisation. Il renoue surtout avec les ‘portuali’, qui retracent devant l'objectif l'épopée de la Compagnia unica del porto di Genova, un mode d'autogestion du travail et d'engagement politique exemplaires qu'ils continuent de faire vivre, avec fierté… et 90% de l'effectif originel en moins. Par un geste de cinéma vibrant et incarné, Alain Tanner célèbre ce geste des dockers qui a su convertir un labeur harassant en espace de liberté.
Emmanuel Chicon
Requiem, 1998
Fourbi, 1995
Les Hommes du port, 1994
La Vallée fantôme, 1987
Une flamme dans mon cœur, 1987
Dans la Ville Blanche, 1982
Light Years Away, 1981
Messidor, 1978
Jonas qui aura vingt-cinq ans en l'an 2000, 1976
Le Milieu du monde, 1974
Le retour d’Afrique, 1973
La Salamandre, 1971
Charles mort ou vif, 1969
Une ville à Chandigarh, 1966
Les Apprentis, 1964
L'école, 1962
Ramuz, passage d'un poète, 1961
Nice Time, 1957
