The Last Year of Darkness

Arrivé en 2010 à Chengdu, le cinéaste nord-américain Ben Mullinkosson découvre avec émerveillement une Chine radicalement distincte de celle qu’il imaginait, faite de limitations politiques ineffables et d’une obsession tenace pour l’argent. Il y tombera amoureux d’une communauté agrégée autour de Funky Town, dernier bastion de la fête queer et underground, dissimulé sous les grues des chantiers et en passe de disparaître pour laisser place au métro. On y fête et erre, en s’émancipant des traumas de la société conventionnelle, que l’on soit raveur·euse·s, performers drag, DJ queer de 20 ans, ou amant·e·s. Lui-même skater, Mullinkosson partage et capture avec force et affection la fugacité de cette jeunesse et les moments de doutes, de déroute, d’auto-destruction ou d’épiphanie, dans un temps suspendu. Avec The Last Year of Darkness (VdR–Pitching 2021), il livre une ode à la liberté et le portrait d’une capsule éphémère qui semble danser en attendant de disparaître. 

Emilie Bujès