The Holy Girl [Fiction]
Lucrecia Martel
Argentine, Italie, Pays-Bas, Espagne | 2003 | 106 min
Langue : espagnol
Sous-titres : français, anglais
C’est le temps des premiers émois pour Amalia. Élevée dans un environnement très religieux, son désir naissant cohabite avec sa foi. Suite à une agression, elle se donne la dangereuse mission de sauver le coupable de ses impulsions. Mis en scène avec brio, La niña santa confronte la pression familiale et la violence des classes, tout en se faisant l’écho d’un éveil sensoriel.
Âge légal 14 ans, âge suggéré 16 ans
Amalia entre dans l’adolescence. C’est le temps des premiers émois, qui cohabitent plus ou moins harmonieusement avec sa foi et son amour de Dieu. Lors d’un spectacle de rue, un inconnu, résident de l’hôtel tenu par sa mère, l’attouche dans la foule. Amalia se donne alors pour mission de sauver cet homme de ses impulsions, risquant par là même sa propre damnation. Second film de la trilogie du Salta, La niña santa est sans doute le film abordant le plus frontalement le conservatisme religieux de cette région. Lucrecia Martel aborde ici, dans une mise en scène claustrophobique convoquant par moments le genre de l’horreur, la pression imposée par la religion sur les individu·e·s. Elle conteste, sans manquer d’un humour noire piquant, la chape de plomb morale de l’Église de même que la pression familiale et la violence des classes exercées sur la jeune Amalia. L’éveil d’Amalia se fait l’écho de la tension sexuelle omniprésente de l’hôtel, catalyseur déstabilisant de désir et d’interdit. Véritable chef d’œuvre de mise en scène à la sensorialité exacerbée, grâce notamment à son riche travail sur le son, La niña santa était, en 2004, en lice pour la Palme d’or au Festival de Cannes.
Bastien Bento