2024 | 74 min

Koka
Quelque part sur la côte de la mer de Béring, un père et son fils vivent de la pêche au sein d’une communauté qui semble tombée hors du temps. La caméra d’Aliaksandr Tsymbaliuk, au plus près des personnages, saisit d’un même élan la rudesse d’une condition et la rigueur d’une éducation, adoucies par l’amour paternel et l’insouciance universelle de l’enfance. 
A Move
Alors que la révolution « Femme, Vie, Liberté » bat son plein à Téhéran, la cinéaste Elahe Esmaili aide ses parents à vider la maison familiale. Les cartons s’empilent et les discussions fusent entre les générations : Elahe ne porte pas de hijab et incarne ainsi le courage des luttes de son temps. Mais peut-on changer une société comme on changerait de maison ?
Koka
Sur une côte de la mer de Béring, les embarcations, en file indienne, tractent jusqu'au rivage un cétacé. Il sera bientôt dépecé avec méthode par la communauté où grandit Koka, héros éponyme de ce film. Elevé à la dure par un père irascible, le garçon, atteint d'une malformation cardiaque, s'échappe souvent de la tanière familiale pour fumer avec ses potes, s'improviser capitaine d'un rafiot rouillant sur cale ou foncer à bord d'une carriole bricolée, tirée par son chien. En un mot, Koka invente son propre alphabet de l'insouciance dans un endroit où existence rime avec subsistance. Évitant tout misérabilisme, la caméra d'Aliaksandr Tsymbaliuk n'est jamais intrusive dans l'intimité des protagonistes. Elle leur laisse le champ libre pour que se manifestent, au détour d'un geste anodin, d'un jeu ou d'un mot, la complicité et la tendresse partagée entre père et fils. Elles viennent éclore dans le cadre comme autant d'épiphanies spontanées qui s'apparentent à une forme de grâce documentaire. Avec ce premier opus empreint d'humanisme, Tsymbaliuk s'impose d'emblée comme un magistral portraitiste.
Emmanuel Chicon

A Move
Elahe Esmaili, cinéaste, est invitée à rejoindre ses parents hors de la capitale iranienne pour les aider à déménager et passer les vacances de l’Aïd en famille. Un train de nuit plus tard, la voilà qui débarque sans hijab à la rencontre des sien·ne·s. Sous le regard sévère de la matriarche, sœurs et nièces s’affairent à vider ensemble la maison, forteresse de leurs souvenirs : cadeaux de mariage, tapis de prière et quelques portraits de l’Ayatollah. Lorsque l’oncle Hossein les convie pour une cousinade officielle, plus question de rires et de légèreté, le voile est de mise ! Pour les parents, c’est une question de respect, ou plutôt de honte. Mais Elahe persiste, elle veut juste « être elle-même », et couvrir sa tête n’est plus une option depuis la récente révolution « Femme, Vie, Liberté ». Un week-end en famille, la réunion de trois générations, des confidences autour du thé, une maison qui se vide : un film qui fait bouger les murs, par petits mouvements et à grands coups de courage, dédié à Jina Mahsa Amini.

Anne Delseth
Aliaksandr Tsymbaliuk
Koka, 2024
Queendom, 2023

Elahe Esmaili
A Move, 2024
Can I Hug You, 2023
The Doll, 2021

Séances et billets


Dimanche 21 avril 2024 à 18:00
Grande Salle, Nyon


Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages

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